ÉCOUTEZ
Lorsque j'écris, je dois fermer mes oreilles pour interdire aux sons d’agiter mon esprit, même ceux des musiques les plus douces. Ne croyez pas qu'il soit question de discipline ou d'une hygiène de vie qui exige des efforts constants. Cela se fait spontanément, à mon grand plaisir. Et après, je me laisse aller à mes instincts. Pour celles et ceux qui croient que cela se traduit par quelques chansons épicuriennes saluant des longues heures de travail, détrompez-vous. La dernière fois, mes oreilles m'ont invité à l'écoute de quelques pièces qu'on peut qualifier de dignes représentantes de la posture punk.
Cela n'a rien à voir avec le genre musical, mais plus avec la critique sociale et l'anarchie qui englobent certaines oeuvres. Je pense ici à Le Déclin de l'empire Augustache de Jardin Mécanique qui frayent avec la musique industrielle, à Course à rebours, une pièce de rock progressif de zouz, le rock alternatif de Fuudge et le complot du Bilderberg de 350 Quatre barils. Sans oublier Water des Stranglers, Cognitive Dissonance de la League of Gentlemen, avant que Robert Fripp reforme King Crimson et Open Your Eyes de Rikki Nadir, l'alter ego vilain de Peter Hammill, avant la renaissance des Van Der Graaf Generator en 1975. Mais encore, on ne peut oublier Léo Ferré (1916-1993), celui qui traduit, avec talent, ce monde dystopique qui nous avale à petite bouchée.
Je le sais. L'écoute de ces chansons pourrait inciter certaines personnes à croire que nous nous porterions mieux, si nous vivions dans un monde plus silencieux, ou disons, qui permettrait que des sons gracieux qui n'écorchent pas les oreilles. Nous pourrions même y ajouter la volonté d'une intelligence suprême désirant nous bercer des sons magnifiques d'un paradis enchanteur. Le bruit d'un ruisseau et des vagues, le chant des oiseaux et le son d'enfants qui s'amusent en riant. Bien que j'en rêve aussi, je ne peux résister à l'idée que le goût de la beauté et de l'équilibre gagnera toujours en intensité lorsqu'on est confrontés aux sons lugubres de ce même paradis, lorsque la nuit tombe. Le cri des loups et des hiboux et d'autres sons moins connus qui rappellent des démons. Découvrir que l'étang peuplé de libellules devient soudainement le repère de ouaouaron dont la résonance de leurs wrebbit transforme le petit amphibien en un monstre géant.
La vie joue une symphonie qui change selon le jour ou la nuit. Comme la musique des humains, elle peut nous apaiser autant que nous inquiéter. C'est à nous de tenter d'utiliser nos oreilles à la mesure du lieu et du moment, que nous soyons sous le soleil ou sous la lune. La nature ne peut créer la même musique dans différents lieux. Nous, on le fait avec nos scies mécaniques, nos moteurs, marteaux-piqueurs, avertisseurs, souffleuses à feuilles, nos stations radio, etc. Assez pour comprendre qu'être obligé de prêter nos oreilles à ses bruits peut devenir une source d'irritation, voire la cause de maladies. Mais en même temps, nous sommes nombreux à adhérer à cette cacophonie, car faire du bruit joue le volume du pouvoir, dont la flamme brille en chacun de nous. On y échappe pas. Jadis ce fut les sons des cloches d'églises, des trompettes des messagers des monarques, avant que ça devienne les canons des militaires et les sirènes des policiers. Aujourd'hui, avec la démocratisation du bruit, les citoyens usent de souffleuses à feuilles, des moteurs bruyants, de musique discordante et de pétards.
Le grand remplacement
En plus de modifier les écosystèmes de la vie, ces bruits affectent nos repaires temporaux. Depuis toujours, les sons marquent le temps et les saisons. Parmi les exemples, nous retrouvons le chant des oiseaux aux crépuscules, des criquets lorsque la pénombre avance vers la nuit, la glace qui craque durant l'hiver, le sifflement du vent ou les tonnerres. Et lorsqu'on affirme que les sons de l'humanité balaient ceux de la nature, je crois bon de ramener quelques éléments concernant l'ère de la grosse maladie. L'usage des machines à son pour répéter les mêmes messages, à la même heure avec les mêmes intervenants, a passablement ébranlé les repaires de nombreuses personnes. Pour conséquence, plusieurs sont restés avec l'impression que les années se mesuraient en bruits d'un pouvoir autoritaire. Pour conséquence, nous gelons le temps à l'heure de la crainte et des peurs et balayons les quatre saisons, pour les remplacer par celles du confinement, des couvre-feux, des restrictions, du port du masque, des menaces et des fêtes annulées.
Assurément, tout cela profite à un monde qui se coupe des bruits. Pour conséquence, plus le temps avance, plus les sons de la nature sont effacés, alors que les nôtres s'amplifient. Pour accompagner cette tendance, nous entendons les mots «grand remplacement» que certains utilisent pour traiter de la disparition de la société occidentale blanche. Nous pourrions chercher des coupables, alors que ce remplacement est essentiellement le fruit d'une gestion du capital qui s'opère en fonction d'idéologies dominantes associées aux bruits du pouvoir. Oublions le son des clochers ou le souffle de Dieu. Cette époque est derrière nous. En haut de la liste, nous retrouvons ce mondialisme qui émerge de l'occident. Ce dogme qui nous avance vers une société d'anthropophage qui dévore les plus faibles, comme le fait un animal avec sa progéniture, lorsque ses caractéristiques physiques menacent sa survie. Pour écrire la douce harmonie, la morale chrétienne occidentale a décidé que les plus faibles doivent être soignés et éduqués pour faire face au jour et à la nuit. Malheureusement, lorsqu'on opte pour une éducation intensive des plus faibles, on génère des citoyens dont le sens critique les rend tributaires aux sons des mensonges qu'on orchestre pour manipuler la population. Des citoyens qui deviennent ensuite bruyants et organisés, qui refusent de disparaître ou d'être effacés. Des anciens faibles qui savent que les bruits que nous effaçons, qu'ils soient de la nature ou de l'humain, sont généralement ceux des prochaines espèces disparues. Pour conséquence, on efface ces étapes, on orchestre une carence au niveau de l'éducation qui décide que les faibles le resteront, pour se retrouver parmi les 55% d'analphabètes de niveau 2 qui honorent le Québec moderne. Parallèlement, cela fait chanter le capital qui désire accéder à des millions des tonnes d'individus dociles et silencieux pour faire grimper ses gains et augmenter le volume du pouvoir.
Vous croyez qu'on devrait faire plus de bruits pour aider les plus faibles? Comme pour le reste, la meilleure façon de soigner les frissons que les cris des loups provoquent est de le tuer l'animal. Actuellement, la nouvelle tendance des bons sages de l'oncle Sam, de certains docteurs membres du Collège des médecins du Québec et de la magnifique gauche néolibérale, est de proposer l'euthanasie des poupons qui ont des défectuosités de fabrication. Je ne désire pas juger les parents de vouloir reproduire le comportement d'un animal qui veut maximiser les chances de survie de sa progéniture, tout autant lorsque nous entendons les sons d'un monde dystopique qui nous assimile de plus en plus à de la matière première servant à l'exécution d'expériences médicales. Un petit pas qui pourrait rapidement nous faire accepter l'idée que nous puissions nous retrouver dans des grosses chaudières de viande hachée servant à cuisiner de succulents biscuits rappelant le film Soleil vert (1973) se déroulant à la fin de 2022.
Peu importe notre rang dans la hiérarchie sociale, nous prenons tous part à une domination de la nature, par les sons que nous produisons. Contrairement à nous, cette dernière ne ment pas et n'amplifie rien. Et si par mégarde, vous rencontrez un ours dont le cri dépasse les 100 décibels, à la place de questionner la puissance de son moteur ou l'efficacité de son silencieux, fuyez... Et si vous ne réussissez pas à courir assez vite, jouez Pour les ours, de la Fanfare Pourpour. L'animal devrait alors se vêtir de sa jupe de ballerine rose et monter son monocycle, afin de vous offrir un petit spectacle, question de solidifier vos amitiés.
Le silence des agneaux
Je ne sais pour nous, mais pour la vie en générale, l'idée d'un monde silencieux donne des sueurs froides. Pour un berger, un agneau silencieux agonise. Il en est de même avec nous. Si par mégarde, nous réussissions à tout effacer, il resterait les sons de notre respiration et des battements de notre coeur qui tenteraient de percer les ténèbres. L'équivalent de la dernière mesure que nous jouons pour conclure la symphonie de la vie. Après on doit décider si on laisse la mort imposer son silence ou si on débute une nouvelle oeuvre.
Nous vivons dans un monde qui orchestre des bruits pour occuper la population et s'assurer de garder le silence, sur ce que nous ne devons pas savoir. Mon intention n'est pas de vous dire que le mutisme du pouvoir profite à notre disparition. C'est seulement qu'en acceptant de laisser la baguette du maître à des imposteurs qui s'imposent comme les remplaçants d'un Créateur dont ils méprisent l'oeuvre, nous risquons de nous faire dévorer. Il faut savoir que la vraie menace sera toujours le silence de celui qui chasse une proie. Et si de notre côté, nous croyons que le bruit nous sécurise, le chasseur optera pour une organisation des sons, afin de nous distraire. En plus des sons assourdissants qui effacent la nature et le temps, il y a ceux des propagandes qui jouent dans nos oreilles.
En plus des bruits concernant le gros virus, le 14 novembre 2022, vers 21h 23, j'ai entendu le son d'une explosion durant à peine une seconde, dont j'ai cherché l'origine en observant les environs. Rien. J'ai ensuite appris aux Nouvelles de 22 heures, diffusées sur le réseau TVA, qu'il s'agissait d'un séisme d'une amplitude de 3,7 à l'échelle Richter qui fut interprété comme une explosion. Je suis resté avec cette idée, à cause du son et de sa courte durée. Est-ce que le bruit du doute posséderait ma raison, au point de confondre un séisme avec une explosion? J'ai ensuite questionné les sons de mon chat. Fait-il partie de ces animaux qui sentent venir les séismes? Pas le moindre miaulement avant l'évènement. Le même silence lorsqu'il a quitté son fauteuil pour aller à l'extérieur. À son retour vers 22 heures, le même chat qui se précipite vers ses gargamelles, sans laisser le moindre signe d'inquiétude. Comment lui faire comprendre que lorsque des médias disent qu'il y a eu un séisme, qu'il doit adopter un comportement de crainte et émettre des sons étranges pour accréditer l'information?
Je veux bien faire des efforts, mais lorsque la théorie d'un séisme passe par un communiqué du US Geological Survey, un groupe étasunien qui oeuvre aussi dans le domaine des minéraux et de l'eau, à la place de gouvernement canadien, on peut comprendre qu'un chat finisse par se taire. Autant plus lorsqu'il observe son valet se pencher sur un journal en sourcillant, alors qu'il n'a rien d'un mulot sanglant qui apporte sa dose d'adrénochrome. Dans le Journal de Montréal du 18 novembre 2022, on apprend que le Pentagone s'intéresse à nos mines.
Heureusement que nos oreilles perçoivent seulement les sons qui se retrouvent dans le spectre de fréquences se situant entre environ 20 Hz et 20 kHz. Avec la grosse maladie, des nombreuses antennes de communication de cinquième génération (5G) ont poussé comme des champignons. Si nous pouvions entendre les micro-ondes qu'elles génèrent, je ne suis pas certain que nous pourrions trouver le sommeil. Certains vont même jusqu'à affirmer que ces fréquences font fuir les abeilles, si nous plaçons un téléphone intelligent près d'une ruche. Peu importe ce qu'affirment ces satanés «complotistes» qui se regroupent dans des réseaux «d'extrémistes de droite» qui rêvent d'un empire dirigé par Jo Biden, depuis que des antennes 5G ont été érigées à environ 200 mètres de chez moi, le chant des oiseaux a changé, comme s'ils tentaient de traduire, par leurs cris, nos angoisses et dépressions. Pour les criquets, moi qui me suis déjà amusé à ajuster le rythme de ma respiration à leurs chants, en 2022, ce fut cette fois des sons courts et moins intenses à ne pas s'inspirer, à moins d'avoir des troubles respiratoires qui reproduiraient le son de l'agonie.
Pendant que ces insectes laissent des signes d'un déclin, le pouvoir politique radote le combat contre les GES, tout en désirant taire les flatulences des vaches, alors que le droit de produire cette forme gazière est attribué exclusivement aux parlementaires. Il serait même souhaitable que le citoyen puisse se conformer à cette interdiction de péter, pour éviter les contacts avec une civilisation extraterrestre, dont l'intelligence pourrait menacer le pouvoir, comme ce fut présenté dans La Soupe aux choux. Pour les satanés criquets, ils seront transformés en farine afin de remplacer la viande de bovins, en attendant que la dépression nous oblige à recourir au Soleil vert.
Les sons de la civilisation occidentale
Devant ce spectacle, nous sommes nombreux à espérer nous étendre sur le sable chaud en écoutant l'eau rejoindre le sable. Celles et ceux qui ont eu la chance de vivre ce moment de plénitude connaissent certainement le rythme des vagues. Peut-être l'équivalent d'une aux cinq secondes. Il y en a aussi qui tentent d'harmoniser leur respiration à cette fréquence, comme je le fis avec le chant des criquets. La vie porte son propre rythme. Avec le progrès, nous nous donnons les moyens de l'accélérer pour optimiser les gains. Avec la grosse maladie, on observe même une croissance des accouchements avant terme. Trouverons-nous un jour les moyens pour accélérer le rythme des vagues? Si oui, plus de vagues en moins de temps, cela ne devrait-il pas nous inciter à écourter nos vacances au grand plaisir des gourous de la productivité? Sinon, avoir sept jours de vagues en seulement quatre jours, cela pourrait-il devenir lourd à écouter, au point de vouloir quitter la plage?
Que puis-je ajouter de plus que nous devons résister et arrêter de croire que «sucer debout, c’est ça se tenir drette…» comme le chantait les Loco Loccas dans Libérez-nous des libéraux. Je résiste. Je me lève. Je ne me laisse pas marcher sur les pieds. J'ai le droit à mes sons et jamais je vais me laisser prendre au jeu de la servitude.
Cela dit, revenons à mon matou. Le vendredi 18 novembre, ce dernier m'a regardé avec son regard inquisiteur pour me faire comprendre que je devrais cesser d'écouter de la musique rock en faisant mon ménage. J'ai alors joué du Vivaldi (1678-1741). Je ne tente pas de vous dire que mon chat aime la musique symphonique. Comme vous et moi, il ne désire que le son de la joie, lorsqu'il saigne un mulot. Vivaldi est un compositeur italien dont l'oeuvre s'ancre beaucoup à la Renaissance (XIVe au XVIe siècle), une période qui a contribué à l'édification d'un art convivial, dont des musiques pour accompagner des festins et soigner les victimes des morsures de tarentules par la dance, ce qui donna naissance aux tarentelles, un genre musical qui s'est répandu au XVIIIe siècle. Ni plus ni moins que ce qui décida plus tard d'utiliser la musique disco pour soigner les saignements de nez, les pieds pesants, la libido et la gonorrhée.
Chaque maladie trouve sa musique. Moi, c'est la crainte d'un monde vidé de son âme, sans l'être de ses bruits. De là, j'ai un besoin insatiable de Sommeil sous le soleil, pour observer les secondes s'écouler. Je n'insiste pas, bien que vous pouvez télécharger la pièce de piano Insistance du compositeur Jean Boisvert.
Musique
Plus bas, vous trouverez les vidéos d'artistes locaux classés selon un ordre alphabétique, dont la plupart n'ont pas été diffusés à la radio.
Avec pas d’casque au festival Diapason de 2017
Avec pas d'casque - Autour (live)
Blackhouse, groupe chrétien
étasunien
Chocolat au festival Diapason de 2017
Dales Hawerchuk au Festibière de Laval en 2017
Les Dales
Hawerchuk - Commando (live)
L’Esclave n’était qu’une machine
Éternel (Claude Péloquin et Michel LeFrançois)
Le Match
Milice avec Bruno Blanchet
Blanchet à la voix, avant qu’il soit à la radio et à
la télévision.
Une vielle expérience que j’ai
accompagné
d’images.
Les Stups
Térapi
(un extrait de cette chanson
s'est retrouvé dans
La Bande à Ovide)
Trafic d'influence
Ungava
Wetfish
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